"Chère Judith, nous vous avons entendue" : l'Assemblée s'empare des violences sexistes et sexuelles dans le cinéma

par D.D.F. avec AFP
Publié le 2 mai 2024 à 10h54, mis à jour le 2 mai 2024 à 12h48

Source : TF1 Info

L'Assemblée nationale a approuvé à l'unanimité jeudi la création d'une commission d'enquête chargée d'étudier les "abus et violences" dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.
Une réponse au souhait de l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche, qui avait notamment témoigné au Sénat.
"Nous vous avons entendue", lui a répondu Perrine Goulet, présidente de la délégation aux droits des enfants.

Elle en avait appelé à l'aide des sénateurs pour "faire en sorte que les violences sexistes s'arrêtent dans son milieu". Ce sont les députés, devant qui elle s'est exprimé le mois suivant, qui ont répondu à la demande de l'actrice et réalisatrice Judith Godrèche, devenue la figure du proue du mouvement #MeToo en France ces derniers mois depuis qu'elle a porté plainte, après des décennies de silence, contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour viols.

Violences sexistes dans le cinéma : les larmes de Judith Godrèche après l'annonce de la créatiion d'une commission d'enquête à l'AssembléeSource : TF1 Info

L'Assemblée nationale a approuvé à l'unanimité jeudi la création d'une commission d'enquête chargée d'étudier les "abus et violences" dont sont victimes les mineurs et les majeurs dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité. Présente dans l'hémicycle, Judith Godrèche n'a pu retenir ses larmes, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. "Nous vous avons entendue", lui a lancé Perrine Goulet, présidente de la délégation aux droits des enfants.

Il est temps d'arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs
Francesca Pasquini, députée écologiste

Auditionnée en février par la délégation aux droits des femmes du palais du Luxembourg, presque une semaine après sa prise de parole remarquée lors de la cérémonie des César, Judith Godrèche avait formulé plusieurs propositions. Elle évoquait notamment la nécessité d'"imposer un référent neutre quand un mineur est sur un tournage, un référent qui n'est pas payé par la production, qui est formé", pour qu'"un enfant ne soit jamais laissé seul sur un tournage". Elle proposait aussi d'accompagner les enfants par un "coach intimité pour les scènes qui impliquent de l'intimité, de la sexualité" et soumettait l'idée de contrôles, par les services sociaux, dès lors qu'"un enfant de moins de 16 ans participe à un tournage".

La proposition de résolution initiée par l'écologiste Francesca Pasquini a été approuvée par l'ensemble des 52 votants. "Il est temps d'arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs", a réagi la députée écologiste Francesca Pasquini, initiatrice de cette proposition de résolution approuvée par l'ensemble des 52 votants ce jeudi 2 mai. 

Isild Le Besco "pas prête" à porter plainte contre Benoît Jacquot

La commission d'enquête devra "évaluer la situation des mineurs évoluant au sein des secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de publicité", mais aussi des majeurs, après que la commission des affaires culturelles a étendu le champ d'investigation initialement envisagé. Elle devra aussi "identifier les mécanismes et les défaillances qui permettent ces éventuels abus et violences", "établir les responsabilités de chaque acteur en la matière", et "émettre des recommandations sur les réponses à apporter".

La création de cette commission intervient au lendemain de la parution d'un livre de l'actrice Isild Le Besco, où elle revient longuement sur la relation entre elle et Benoît Jacquot, entamée quand elle avait 16 ans. Si elle l'accuse de l'avoir violée, elle affirme ne pas être prête à porter plainte contre lui.


D.D.F. avec AFP

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